Dans le cadre du cycle commémoratif de la fin de la Première Guerre mondiale, M. Jérôme PEDARROS, directeur de l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONACVG) rattaché à l'ambassade de France à Alger, a accepté notre invitation afin de faire partager aux élèves son parcours et expliquer les missions qui sont les siennes à Alger.
M. PEDARROS a raconté son parcours estudiantin, qu'il qualifie d'hésitant : en effet, licencié en droit, il s'est ensuite dirigé vers une maîtrise d'Histoire tout en étudiant l'arabe.
A l'issue de son cursus, M. PEDARROS, après avoir tenté l'agrégation d'Histoire, sedirige vers les concours de la fonction publique au Quai d'Orsay et au Ministère de la Défense.
C'est au coeur de ce dernier qu'il effectuera sa carrière, qu'il n'hésite pas à qualifier d'exaltante eu égard aux différentes missions qui ont été les siennes. Ce parcours, fait de chemin détournés, a permis de rappeller aux élèves du lycée qu'une orientation n'est, et c'est heureux, pas définitive dès la sortie de la Terminale, en dépit des choix de spécialisation qu'ils doivent faire dans leur cursus, et plus encore, sur la plateforme ParcourSup. Mais M. PEDARROS, tout comme M. BOILLOT, concèdent également que les problématiques d'une génération qui est entrée dans la vie active il y a 30 ou 40 ans ne sont pas les mêmes que celles d'aujourd'hui.
Par la suite, M. PEDARROS a expliqué le sens des missions de l'ONACVG en Algérie, qui est une administration importante, car elle doit veiller aux intérêts matériels et moraux de ceux qui ont combattu sous les drapeaux français ; et ces personnes sont nombreuses en Algérie. Il reste encore environ 700 anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale dans le pays.
C'est l'occasion de rappeler également que des troupes originaires d'Afrique du Nord, et notamment d'Algérie, ont combattu en Indochine entre 1946 et 1954, soit à la veille de la guerre d'indépendance algérienne.
Les élèves questionnent notre intervenant sur l'avenir d'une telle institution, dans le contexte démographique d'aujourd'hui : en effet, quand tous les vétérans auront disparu, l'ONACVG en Algérie disparaîtra-t-elle aussi ? Pas dans l'immédiat selon M. PEDARROS mais il précise qu'en effet, les missions seront amenées à évoluer.
C'est le cas en France d'ailleurs, où il rappelle, appuyé par M. BOILLOT, que la notion « d'ancien combattant » n'est pas un critère d'âge, mais de service.
Certains anciens combattants actuels, en France, sont trentenaires, s'ils ont servi en OPEX (Opération Extérieure) en Afghanistan pour ne prendre que cet exemple. M. PEDARROS conclut en rappelant que l'ONACVG est une oeuvre sociale, prenant en charge intégralement les soins des grands invalides de guerre notamment, ou en veillant aux intérêts des veuves et des pupilles de la nation, à savoir les orphelins de guerre.
Ces missions sont toujours d'actualité ; si l'on pense à la disparition, dans le cadre de l'opération Barkhane, du soldat Adrien Quélin, le 12 octobre dernier.
Ces échanges passionnants se sont terminés sur la promesse d'un nouveau rendez-vous, pourquoi pas en mars dans le cadre des soixante années des Accords d'Evian où nous pourrons évoquer par exemple les missions mémorielles de l'ONCAVG.
M. T. BOILLOT
pour le Club Sc. Po