COP26 et G20 : des ambitions contradictoires.
Joe Biden aperçu somnolant lors du discours d’inauguration de Boris Johnson ou encore les principaux leaders du monde réunis devant la célèbre fontaine de Trevi pour y faire un vœu, telles sont les images qui ouvrent le bal des deux événements majeurs pour la politique internationale. Que ce soit celui concernant les 20 pays les plus dynamiques économiquement parlant, ou tous ceux concernés par la COP 26. A peine clôturé, le sommet du G20 se déroulant à Rome les 30 et 31 Octobre 2021 fait place à la COP 26, soit la 26 édition de la conférence des Nations Unies sur le climat à Glasgow en Ecosse, du 1er au 12 Novembre. Si l’un est encore en cours, le Sommet du G20 et ses réformes fiscales annoncent la couleur.
En effet, la plus marquante des mesures du G20 concerne la taxation minimale mondiale fixée à 15% : désormais, un Etat peut taxer les bénéfices d’une entreprise tierce basée à l’étranger, avec bien entendu une partie du revenu directement versé au pays hôte de la multinationale, et ce dans le but de limiter, voire d’éviter les paradis fiscaux. Toujours dans le volet économique, les dirigeants préconisent un maintien des aides censées relancer cette économie qu’ils espèrent être “post Covid”, avec un bref point concernant la nécessité de vacciner 70% de la population d’ici la fin de 2022. Mais si les ambitions économiques sont de nouveau au menu du jour lors de cette première conférence en présentielle, ces pays-là, les plus riches aujourd’hui et donc pour la plupart extrêmement pollueurs (3⁄4 des émissions mondiales), patinent en ce qui concerne les mesures pour le climat. Ironiquement placé l’un après l’autre, le premier événement semble être un frein à l’efficacité du deuxième.
Et pour cause, même si cette 26eme conférence est considérée comme étant celle “de la dernière chance” d’aucuns ne voient toujours pas l’utilité de telles réunions annuelles, puisqu’on n’a jamais été aussi loin des objectifs des accords de Paris visant à maintenir le réchauffement en-dessous de la barre des 1,5 degrés. Un autre objectif majeur concerne l’empreinte carbone qui doit être considérablement réduite, notamment par l’arrêt de l’exploitation du charbon en Allemagne, complété par certaines mesures historiques initiées par la Chine. Le président Xi Jinping, bien que n’ayant pas fait le déplacement tout comme son homologue russe Vladimir Poutine, a annoncé vouloir atteindre la neutralité carbone d’ici 2040, soit 10 ans de retard d’après les accords de Paris.
Mais si l’engagement des politiques ne fait pas l’unanimité, notamment en ce qui concerne l’application des mesures, celui de la jeune génération reste sans faille. Car la COP 26 se déroule également au dehors, avec les manifestations organisées par des ONG, elles-mêmes portées par une jeune génération soucieuse de prendre en main son futur. Celle-ci demande plus d’action et moins de promesses, et reste sceptique quant à l’efficacité d’une telle réunion, qui aurait pu, somme toute, se tenir par visioconférence étant donnée les modes de transports de certains dirigeants (jets privés, convois de voitures...), incompatibles avec l’esprit de changement et l’urgence des enjeux que soulèvent ces événements.
- TAHI Chanez, T2, rédactrice.