Récapitulatif situation en Iran

   Stigmatisées depuis 1979, les Iraniennes montrent qu’elles sont les forces vives du pays. En effet, en Iran depuis le décès de Mahsa Amini tuée par la police des mœurs et malgré la répression, les manifestations s’enchaînent dans le pays. Dans la foule des femmes brûlent leur voiles du Kurdistan à Téhéran et la colère ne retombe pas.

Photo prise à Téhéran « Iranienne qui brûle son voile” 

Depuis le 16 septembre les Iraniennes n’ont que pour seul mot d’ordre : femme, vie et liberté. Ces 3 mots sont scandés partout en Iran et résonnent à travers le monde entier. La jeunesse iranienne omniprésente dans les universités et les lycées est bien décidée à faire tomber la république islamique. Pour la plupart d’entre elles, en enlevant leurs foulards, elles sont de plus en plus nombreuses à piétiner des photos des dirigeants politiques dans les manuels scolaires et à manifester leur mécontentement lors d’affrontements violents avec la police des mœurs.

Parmi elles, Shirin, 24 ans, avait accepté de raconter son enfer à France Info. Comme des centaines de jeunes filles en Iran, elle poste constamment ses photos sur les réseaux sociaux

Le cliché pris dans une grande ville du sud de l’Iran est devenu viral. Plus de 25 000 « likes » en quelques jours. L’étudiante ne s’attendait pas à ce succès et sait qu’elle s’expose à des représailles. Ses revendications sont clairement soutenues par ses parents. Cette jeune iranienne ne supporte plus de vivre sous surveillance. En témoigne de ses années universitaires où à l’entrée de son université, une dame inspectait tous les jours la tenue des filles en disant que le pantalon était trop court, que les cheveux dépassaient du hijab ou qu’elles se maquillaient trop.

photo Instagram de “Shirin”

Mais cette révolte s’étend même à l’échelle internationale. Malgré une importante restriction signalée le 21 septembre par l’entreprise Noteblocks, qui a alerté sur les restrictions visant WhatsApp et Instagram en Iran, les qualifiant comme les plus sévères depuis la répression meurtrière des manifestations de novembre 2019. Depuis, la censure s’est répandue et a touché Skype, TikTok, LinkedIn et même le réseau mobile, rendant certaines régions inaccessibles. Malgré tout, certains internautes réussissent à se connecter d’une autre manière, en utilisant un VPN, afin de continuer à publier des vidéos des violences du régime iranien. De ce fait, grâce aux multiples moyens de communication et l’importance prépondérante que prennent les réseaux sociaux, ses événements et cette répression finissent par se dévoiler au grand jour et se sont propagés à travers tout le globe.

Dessin de KIANOUSH

Kianoush est un dessinateur de presse et militant des droits de l’humain. En danger dans son pays natal, l’Iran, il vit en exil depuis décembre 2009 et collabore avec de nombreux médias français et internatonaux.IL est aussi le fondateur de l’association United Sketches qui rassemble des dessinateurs du monde entier et promeut la liberté d’expression.

Notamment dans le milieu sportif avec Elnaz Rekabi, escaladeuse Iranienne qui a participé sans voile à une compétition d’escalade. De nombreux tweets ont mis en avant l’acte héroïque de Rekabi Elnaz qui est alors devenue l’un des symboles de la révolte dans son pays depuis son apparition sans voile lors d’une compétition. Pour son retour à l’aéroport de Téhéran, mardi 18 octobre, une foule est venue l’acclamer. Devant les caméras, la sportive, munie de son voile, explique qu’elle l’aurait oubliée involontairement, lors de la compétition. De nombreux observateurs ainsi que la population pensent que ces déclarations ont été formulées sous la contrainte du régime, même si Elnaz Rekabi portait le voile au début de la compétition. Pendant 48 heures, sa famille n’a plus eu de nouvelles, alors qu’elle aurait été retenue à l’ambassade d’Iran. L’inquiétude est diffusée sur Internet. D’autres sportifs ont tenté de faire entendre leur voix. Comme l’équipe de football masculine qui a caché son maillot et le drapeau iranien qui y figure sous une parka noire au moment de l’hymne national avant un match.

Mais cet événement n’a pas touché que les Iraniennes puisque partout dans le monde, grâce aux réseaux sociaux notamment, le soutien n’a fait qu’augmenter. Tandis que la censure 2.0 passe à la vitesse supérieure en Iran, des initiatives pour aider la population à avoir accès à Internet et notamment aux réseaux sociaux se multiplient. En témoigne, les nombreuses stars qui se sont exprimées sur les réseaux sociaux à ce sujet et qui apparaissent souvent dans des vidéos diffusées sur Instagram. Ces célébrités ont pour seul but d’user de leur notoriété afin de briser le silence et être un soutien moral pour les iraniennes. Julie Gayet, actrice française, a notamment déclaré que “Les Iraniennes ont besoin de savoir qu’elles ne sont pas seules, le silence peut être la pire des violences ». 

De ce fait, en soutien aux femmes Iraniennes, une cinquantaine de célébrités ont posté une vidéo en train de se couper une mèche de cheveux pour soutenir le soulèvement des Iraniennes et faire réagir la population à l’échelle mondiale.

Message diffusé sur Instagram pour soutenir le soulèvement des Iraniennes

Ainsi, nous pouvons dire que tous ces messages sur les réseaux sociaux et ces manifestations, sont une rampe de lancement, le commencement d’une révolte établie par de nombreuses femmes Iraniennes mais aussi de nombreuses personnes partout dans le monde. Ces femmes qui n’attendent qu’une chose : être libres, ne le sont pas. Nous sommes au XXIème siècle et cette liberté dont l’on parle tant, et qui devrait normalement être innée à chaque être humain doit être obtenue par les revendications, la violence et les manifestations, quitte à mettre en péril de nombreuses vies. Aujourd’hui, je n’écris pas en tant que femme mais en tant qu’être humain. Que nous soyons Iraniennes ou non, femme ou homme, nous avons tous des sentiments, des émotions et des valeurs et nous nous devons de nous sentir concernés par ce déferlement de haine et de violences qu’endurent continuellement ces femmes iraniennes. Nous pouvons les soutenir, que ce soit à notre échelle, à travers des association (women.ncr-iran.org), mais aussi en suivant des figures emblématiques de nationalités iraniennes sur les réseaux sociaux afin de donner à toutes les femmes iraniennes beaucoup de pouvoir et leur permettre d’obtenir tout ce qu’elles auraient dû avoir depuis de nombreuses décennies: LA LIBERTÉ ET LE DROIT DE VIVRE !

Hacini Camelia T°6