Commission européenne

A l’attention de madame von der Leyen, présidente de la commission européenne

C’est dans un esprit de conservation des valeurs que nous prônons, et bien évidemment dans le but de prioriser les intérêts diplomatiques, économiques, politiques et sociaux de l’Union européenne ainsi que de l’ensemble de ses membres ,qu’il serait primordial que nous commencions à nous questionner quant aux rapports que nous entretenons avec la puissance des Etats-Unis. Et, étant soucieux de  la direction que prennent ces relations, il s’agirait de ne pas écarter l’éventualité d’une diminution de celles-ci. 

Les Etats-Unis ont su témoigner à maintes et maintes reprises de leur unilatéralisme et de leur individualisme, des aspects qui sont aujourd'hui de véritables piliers de leur politique. Des caractéristiques qui s’opposent en tout point avec les valeurs fondatrices de l’Union européenne qui sont la base de la totalité de nos relations avec le reste du monde. Notre union est fondée sur des principes de multilatéralisme et d’unité qui contredisent le “America First”. 

Par ailleurs, un approfondissement de notre alliance avec la puissance nous nuirait sur le long terme. En effet, comme le témoignent les nombreux litiges commerciaux et infractions militaires et diplomatiques : les Etats-Unis ne sont pas un allié fiable pour l’Union Européenne. Il est important de rappeler le conflit commercial qui oppose Boeing et Airbus, causé par les subventions illégales reçues par la compagnie aéronautique américaine ainsi que son infraction de l'accord bilatéral de 1992. A cela s’ajoutent la voie qu’a décidé d’emprunter la puissance quant à l’importation d’OGM agricoles, qui s’oppose à notre proposition d’étiquetage des OGM qui suscita une réponse quelque peu violente de la part du gouvernement Bush. Mais, il est indispensable de rappeler la prise de décision arbitraire et unilatérale d’intervention militaire durant la guerre d’Irak en 2003, après une consigne ferme et définitive de l’ONU de non-intervention de ses membres. 

De plus, l’administration Trump et ses déclarations, superposées à la crise sanitaire, n'ont fait que prouver que le pays ne peut être un allié véritable et fidèle, ayant instauré une nouvelle diplomatie américaine, hostile à la conversation avec l’Union européenne, en passant par des attaques verbales, des insultes mais également des déclarations factuellement fausses comme lorsque le président Trump affirme que les Etats-Unis financent 90% de l’OTAN, une très large exagération utilisée à son avantage, quand il s’agit plutôt d'environ 67%. Aussi, le  président américain Donald Trump, qui avait déjà suspendu la contribution financière accordée par son pays à l’OMS, a mis à exécution sa menace de rompre avec l’agence onusienne. C'est malgré le danger mondial que représente le Covid-19 et sans aucune considération de l'intérêt commun mondial que Donald Trump a fait le choix de retirer les Etats-Unis de l'Organisation mondiale de la santé. En coopérant et en unissant leurs forces, l'Union européenne et les États-Unis pourraient financer le développement et la distribution de vaccins, de tests et de traitements, et travailler sur la prévention, la préparation et la réponse. rappelant l’unilatéralisme américain.

C’est en cela qu’il serait favorable à l’Union Européenne d’étudier une limitation de ses relations avec les Etats-Unis, sans tout de même interférer ou mettre en péril sa situation économique.