1er novembre.
Cette date qui résonne comme le glas d’un changement, la page tournée du dénouement d’un roman, où des millions de gens se réunissent autour d’un serment. Ce jour du 1er novembre est le pont symbolique entre l’Algérie française d’avant et la future Algérie indépendante, sur les rails de la révolution, prête à un nouveau départ. Pourtant, la construction de ce train ne fut guère simple. Plusieurs résistances comme celle de Ahmed Bey, ou de l‘Emir Abdelkader ont échoué, et cela bien avant cette nuit de novembre.
Qu’est-il né alors, dans les âmes des nationalistes algériens, pour pousser le peuple au soulèvement ?
Bien avant le jour fatidique, en 1945, plusieurs chefs de partis politiques nationalistes revendiquent à la France le droit de l'égalité, la fin des discriminations, une plus grande autonomie, voire même pour certains, l’indépendance totale du pays. Or les hommes à leur tête sont surveillés et n’exercent pas vraiment de pouvoir politique important en Algérie. Parmi eux Messali Hadj, Ferhat Abbas, ou Ben Badis. Une succession d’événements va alors favoriser une montée de l’envie d’une indépendance totale chez les Algériens. L’événement le plus marquant est la fin de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle les Algériens indigènes ont participé avec dévouement au combat contre l’Allemagne nazie et l’occupation de celle-ci en France : des indépendantistes algériens marchent alors, revendiquant des droits à la souveraineté du peuple comme contrepartie à l'aide indigène. Brandir le drapeau algérien est alors interdit et de nombreuses émeutes éclatent à Sétif, Guelma et Kherrata, déclenchées dit-on par un jeune sétifien de 26 ans qui aurait montré un drapeau algérien. On estime les victimes entre 3000 et 45 000 morts du côté des Algériens. Le 26 juin de la même année, soit quelques mois après, est annoncée la charte des Nations Unies, proclamant le droit international des peuples à disposer d’eux-mêmes. Plus tard, après la lourde défaite de Diên Biên Phu de mai 1954 au Vietnam, l’opinion politique du peuple autochtone est plus que tranchée et la plupart y voit ici la fin de l’illusion de l’invincibilité française.
La journée du 31 octobre 1954 en Algérie française paraît plutôt banale, avec un calme relatif planant sur les cieux d’Alger.
Pourtant les dernières gouttes d’encre de l’Appel au peuple algérien se posent sur une feuille. Il est rédigé par le journaliste Mohamed El Aichaoui, membre du Front de Libération National, parti politique anticolonialiste. Cet appel à lui seul représente le symbole d’une révolution, celle d’une idéologie indépendantiste, où il est mentionné mot pour mot « résolus à poursuivre la lutte, sûrs de tes (en parlant de l’Algérien) sentiments anti-impérialistes, nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie. » Cette nuit-là est alors tristement connue sous le nom de Toussaint Rouge. Casernes militaires, bâtiments administratifs, bureaux de poste, immeubles de la radio ou voies ferrées… tous les symboles de l’occupation coloniale française sont frappés. Au total dans ces attentats terroristes, 8 morts sont à déplorer.
François Mitterrand s’exprime en tant que Ministre de l’intérieur : « Nous éviterons tout ce qui est peut apparaître comme une sorte d’état de guerre ». C’est pourtant ce jour qui est connu comme le début de la longue guerre d’Algérie opposant le FLN soutenu par la plupart des pays de l’Afrique du Nord à la France.
Nous l’avons vu, cet événement marque la délivrance d’une souffrance qui a duré bien des années au sein des cœurs algériens souhaitant la fin de la colonisation française. Ce n’est qu’après huit ans de guerre que ceux-ci l'obtiendront. La république démocratique et populaire d'Algérie est proclamée.
- MOULA Rayan, 1ere3, rédacteur.
Cette date qui résonne comme le glas d’un changement, la page tournée du dénouement d’un roman, où des millions de gens se réunissent autour d’un serment. Ce jour du 1er novembre est le pont symbolique entre l’Algérie française d’avant et la future Algérie indépendante, sur les rails de la révolution, prête à un nouveau départ. Pourtant, la construction de ce train ne fut guère simple. Plusieurs résistances comme celle de Ahmed Bey, ou de l‘Emir Abdelkader ont échoué, et cela bien avant cette nuit de novembre.
Qu’est-il né alors, dans les âmes des nationalistes algériens, pour pousser le peuple au soulèvement ?
Bien avant le jour fatidique, en 1945, plusieurs chefs de partis politiques nationalistes revendiquent à la France le droit de l'égalité, la fin des discriminations, une plus grande autonomie, voire même pour certains, l’indépendance totale du pays. Or les hommes à leur tête sont surveillés et n’exercent pas vraiment de pouvoir politique important en Algérie. Parmi eux Messali Hadj, Ferhat Abbas, ou Ben Badis. Une succession d’événements va alors favoriser une montée de l’envie d’une indépendance totale chez les Algériens. L’événement le plus marquant est la fin de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle les Algériens indigènes ont participé avec dévouement au combat contre l’Allemagne nazie et l’occupation de celle-ci en France : des indépendantistes algériens marchent alors, revendiquant des droits à la souveraineté du peuple comme contrepartie à l'aide indigène. Brandir le drapeau algérien est alors interdit et de nombreuses émeutes éclatent à Sétif, Guelma et Kherrata, déclenchées dit-on par un jeune sétifien de 26 ans qui aurait montré un drapeau algérien. On estime les victimes entre 3000 et 45 000 morts du côté des Algériens. Le 26 juin de la même année, soit quelques mois après, est annoncée la charte des Nations Unies, proclamant le droit international des peuples à disposer d’eux-mêmes. Plus tard, après la lourde défaite de Diên Biên Phu de mai 1954 au Vietnam, l’opinion politique du peuple autochtone est plus que tranchée et la plupart y voit ici la fin de l’illusion de l’invincibilité française.
La journée du 31 octobre 1954 en Algérie française paraît plutôt banale, avec un calme relatif planant sur les cieux d’Alger.
Pourtant les dernières gouttes d’encre de l’Appel au peuple algérien se posent sur une feuille. Il est rédigé par le journaliste Mohamed El Aichaoui, membre du Front de Libération National, parti politique anticolonialiste. Cet appel à lui seul représente le symbole d’une révolution, celle d’une idéologie indépendantiste, où il est mentionné mot pour mot « résolus à poursuivre la lutte, sûrs de tes (en parlant de l’Algérien) sentiments anti-impérialistes, nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie. » Cette nuit-là est alors tristement connue sous le nom de Toussaint Rouge. Casernes militaires, bâtiments administratifs, bureaux de poste, immeubles de la radio ou voies ferrées… tous les symboles de l’occupation coloniale française sont frappés. Au total dans ces attentats terroristes, 8 morts sont à déplorer.
François Mitterrand s’exprime en tant que Ministre de l’intérieur : « Nous éviterons tout ce qui est peut apparaître comme une sorte d’état de guerre ». C’est pourtant ce jour qui est connu comme le début de la longue guerre d’Algérie opposant le FLN soutenu par la plupart des pays de l’Afrique du Nord à la France.
Nous l’avons vu, cet événement marque la délivrance d’une souffrance qui a duré bien des années au sein des cœurs algériens souhaitant la fin de la colonisation française. Ce n’est qu’après huit ans de guerre que ceux-ci l'obtiendront. La république démocratique et populaire d'Algérie est proclamée.
- MOULA Rayan, 1ere3, rédacteur.